Équipements professionnels BTP : le guide acheteur pour choisir vite, juste et conforme

Le job d’un acheteur EPI dans le BTP, c’est d’aller à l’essentiel : protéger vraiment, que ça soit porté toute la journée, et que la conformité tienne en audit. Le bon parcours commence par la photo des risques du chantier et s’achève quand un trousseau simple, testé deux semaines, est homologué et partagé à tous. Entre les deux : un peu de norme (juste ce qu’il faut), des choix produits intelligents, des vérifications de compatibilité et une traçabilité propre.

Définir rapidement le périmètre chantier

Gros œuvre et génie civil : impacts, chutes d’objets, intempéries, poussières minérales, hauteur ponctuelle.

Second œuvre : intérieur, poussières fines, peinture/solvants, travail à genoux.

VRD/route : visibilité, pluie, trafic, bruit, interventions nocturnes.

Électricité/maintenance : arc, chaleur, antistatique, compatibilités spécifiques.

Ce cadrage n’est pas théorique : il décide des marquages chaussures (S3, WR, HRO, CI…), de la classe HV, du niveau de coupure des gants et du type de casque (jugulaire qui s’ouvre à l’arrachement côté EN 397, ou qui tient en hauteur façon 12492).

Tête & visage : impacts, poussières, buée… et compatibilités

Casque EN 397 pour le chantier standard ; en hauteur, on retient une jugulaire à rétention forte (profil 12492 ou modèle hybride annoncé pour cet usage). Côté achat, le vrai sujet est la compatibilité : rails pour coquilles EN 352, points d’ancrage pour visières, et interfaces qui n’écrasent pas les branches de lunettes.

Pour l’oculaire, EN 166 / EN ISO 16321-1 reste la base. Les marquages K/N (anti-rayures / anti-buée) changent vraiment la vie en bétonnière et ponçage. Silice et poussières fines ? Oculaire enveloppant ou écran intégral, et anti-buée “N” si la cadence est soutenue.

Auditif : viser 70–80 dB à l’oreille, pas l’“obturation max”

La famille EN 352 couvre bouchons, serre-tête et coquilles sur casque. On ne chasse pas le SNR le plus élevé : on veut amener l’exposition entre 70 et 80 dB dans l’oreille. Sur travaux intermittents, les coquilles montées sur casque sont portées… parce qu’elles sont à portée.

Respiratoire : poussières minérales, solvants et soudage

En poussières, EN 149 guide FFP2/FFP3 (NR/R). Si l’exposition est longue, mieux vaut un support réutilisable EN 140/136 avec filtres EN 143 (P2/P3). Peinture/solvants : ajouter filtres gaz/vapeurs. Effort prolongé ou chaleur : un assisté EN 12941/12942 garantit le port réel. En soudage, combiner l’oculaire dédié et une RPE adaptée au procédé.

Mains : mécaniques, coupure et chimie

EN 388 (version TDM) donne les niveaux de coupure A→F ; on calibre par gestes (découpe, ferraillage, manutention lourde). Pour chimie/solvants, EN 374 oriente la matière et les temps de percée. Règle simple : un “gant à tout faire” trop épais finit dans la poche. Mieux vaut deux références cibles par équipe (manut / coupure) qu’un compromis que personne ne porte.

Chaussures : marquages utiles… et terrain réel

Base EN ISO 20345 (coque 200 J). À l’extérieur, S3 s’impose souvent (hydrofugation + anti-perfo). Options qui changent tout : WR pour l’étanchéité, HRO pour semelles chaudes, CI/HI pour isolation froid/chaud, antidérapant crédible (nouveaux marquages SR selon millésime). Le terrain tranche : boue, graviers, fers en attente, échelles et météo dictent crampon et tige. Électrique : EN 50321 (bottes isolantes) si besoin.

Vêtements : HV, pluie, froid, chaleur, genoux, ESD/arc

La haute visibilité (EN ISO 20471, classe 1–3) se juge au vêtement fini : surfaces, implantation, continuité. Proximité trafic / nuit : viser classe 3 sur le haut (et idéalement jambes).

Pluie EN 343 : lire le binôme imperméabilité / respirabilité (jusqu’à 4/4), capuche 3D, coutures étanchées — l’objectif est de rester au sec sans étuve.

Froid : EN 14058 (modéré) ; EN 342 (sévère) en système multicouche.

Genoux : compatibilité EN 14404 (pantalon + genouillères qui restent en place).

Chaleur/soudage : EN 11612/11611 ; zones ATEX/ESD : EN 1149 ; arc : IEC 61482-2 (ATP V/ELIM) pour dimensionner les ensembles.

Antichute : un système cohérent, ou rien

Un antichute n’est pas une longe isolée. Le système complet relève de EN 363 : harnais EN 361, longes EN 354, absorbeurs EN 355, connecteurs EN 362, ancrages EN 795. Vérifier la compatibilité casque (jugulaire qui tient en cas de chute), oculaire (qui ne s’arrache pas), gants (dextérité sur coulisseau).

Cas d’usage (terrain) qui font gagner du temps

Gros œuvre extérieur. Impacts, pluie/vent, hauteur ponctuelle. Prendre casque compatible coquilles + visière, lunettes enveloppantes anti-buée, chaussures S3 tige ferme, veste pluie EN 343 respirante, pantalon renforcé EN 14404. HV selon coactivité engins.

Second œuvre intérieur. Poussières fines, postures au sol. Lunettes claires EN 166, respiratoire FFP2/FFP3 ou demi-masque P3 si ponçage long, pantalon stretch + genouillères, chaussures plus souples (S1P/S3 selon site).

VRD / Route de nuit. HV classe 3 sur le haut (et si possible sur jambes en mouvement), lunettes anti-buée “N”, coquilles sur casque, pluie 4/4, gants coupure pour bordures, marquages rétro-réfléchissants impeccables.

Électricité / maintenance. Ensembles anti-arc IEC 61482-2, gants dédiés, visière/écran facial, chaussures adaptées, RPE selon opérations.

Entretien, contrôles et traçabilité

Sans entretien, la conformité dérive. Documenter températures, séchage, produits autorisés, cycles HV/FR. Planifier des contrôles sur matériels critiques (harnais, longes, absorbeurs, connecteurs, casques après choc, bottes diélectriques).

Tenir la traçabilité “qui a quoi, quand, quel marquage” sécurise audits, enquêtes post-incident et rappels. Prévoir un flux de reprise fin de vie lisible : collecte, tri, pesée, réemploi/recyclage, attestation.

Équipez intelligemment vos salariés BTP avec Swork

Standardisez des trousseaux par métier, testés 2 semaines sur le terrain, avec compatibilités tête-aux-pieds validées (casque, lunettes, gants, chaussures, HV, antichute, RPE). Swork orchestre la dotation, la logistique multi-sites, la traçabilité et le recyclage certifié AGEC, en achat ou en leasing circulaire, pour une adoption réelle et des audits sereins.